Coup dur pour la French Tech. La start-up Ynsect, qui élève et transforme des insectes dans une immense usine située près d’Amiens, annonce l’ouverture d’une procédure de sauvegarde.
Une pépite de la French Tech a du plomb dans l’aile. La start-up industrielle Ynsect annonce l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, rapportent plusieurs médias. Cette start-up fondée en 2011 est l’un des emblèmes de la French Tech. Elle est entrée à plusieurs reprises dans le cercle fermé du Next40, ces jeunes pousses considérées par le gouvernement français comme étant les plus prometteuses et susceptibles de devenir des leaders technologiques.
« Une conjoncture économique et financière complexe, caractérisée par l’assèchement des financements habituellement dirigés vers les entreprises en croissance »
Ynsect est spécialisé dans l’élevage et la transformation d’insectes pour l’alimentation animale, humaine ainsi que pour la production d’engrais.
« Confrontée à une conjoncture économique et financière complexe, caractérisée par l’assèchement des financements habituellement dirigés vers les entreprises en croissance, Ynsect a obtenu du tribunal de commerce d’Evry le 25 septembre 2024 l’ouverture d’une procédure de sauvegarde », indique l’entreprise dans un communiqué cité par BFM. La protection du tribunal de commerce va lui permet de figer ses dettes pendant six mois.
Une usine géante près d’Amiens qui transforme les insectes
Ayant son siège social à Evry (Essone), Ynsect possède un site de production près d’Amiens, dans la Somme. Inaugurée en 2021, cette gigantesque ferme de 45 000 m2 a nécessité un investissement de 150 millions d’euros. Pour financer ses développements, l’entreprise a procédé à plusieurs levées de fonds. Depuis sa création, elle a levé près de 600 millions d’euros, en faisant appel à une vingtaine d’investisseurs, dont Demeter, Emertec, Bpifrance ou encore Upfront Ventures. Lors du dernier tour de table, au printemps 2023, elle avait réuni 160 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques et d’autres actionnaires dont elle a gardé les noms secrets.
Recherche d’investisseurs
Au printemps 2023, l’entreprise évoquait 175 millions de dollars de contrat signés pour les trois prochaines années. En début d’année, elle avait obtenu l’autorisation de commercialiser ses protéines à base de vers de farine sur le marché américain, pour l’alimentation des chiens.
Mais ces succès ne suffisent pas pour assurer sa rentabilité.
« L’atterrissage du projet industriel nécessite encore des capitaux additionnels dans l’attente d’un niveau de production et de ventes permettant d’assurer la rentabilité de l’entreprise », explique Ynsect. La start-up indique être « en discussion avancée avec un certain nombre d’investisseurs désireux d’accompagner et de financer cette phase de lancement de son processus industriel ».
Face aux difficultés, l’entreprise avait l’an passé revu sa gouvernance, son cofondateur et PDG Antoine Hubert étant remplacé par Shankar Krishnamoorthy. La start-up a aussi restructuré son usine hollandaise et mis en place un plan de développement volontaire en France. L’an passé, Ynsect employait 360 salariés.