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La banque mondiale perd la trace de 41 milliards de dollars pour financer le changement climatique

mercredi 30 octobre 2024

En 2022, dans un nouveau rapport intitulé « Unaccountable Accounting », Oxfam a vérifié le portefeuille de financement climatique de la Banque mondiale pour l’exercice 2020, qui s’élève à 17,2 milliards de dollars, et a découvert qu’il pourrait y avoir une erreur de 7 milliards de dollars. La Banque est le plus grand fournisseur de financement climatique, représentant 56 % du flux total de toutes les banques de développement.

Les pays du Nord se sont engagés à verser 5 000 milliards de dollars par an en guise d’acompte de leur dette climatique aux pays du Sud qui sont les moins responsables des catastrophes climatiques mais les plus touchés.

Ajay Banga, est le président du Groupe de la Banque mondiale. Sa nomination a été appuyé par l’administration de Joe Biden pour son expérience en matière d’initiatives d’« inclusion financière » au cours de sa carrière chez MasterCard.
Ajay Banga, responsable de MasterCard, a été impliqué dans une fraude en Afrique du sud avec l’entreprise Net1. L’aide de la banque mondiale et les crédit alloués, alimentait un fonds spéculatif sur le dos de la sécurité sociale d’Afrique du sud. Net1 attirait les pauvres dans le système bancaire à des conditions qui menaient non pas au développement mais au sous-développement induit par le crédit. C’est le même système de micro crédit vanté par Jacques Attali qui a été contraint de démissionner en 1993 de son poste de président de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement en raison d’un train de vie exorbitant et d’une gestion opaque.

Ajay Banga et la Banque Mondiale n’en sont plus à leur premier scandale.
Banga a adressé un courriel au personnel de l’organisme Bridge International Academies, intitulé « Learning from Mistakes ». Il a admis que la branche de la banque chargée du secteur privé, avait commis des erreurs dans la gestion d’un investissement de 13,5 millions de dollars dans Bridge International Academies, et a promis une enquête indépendante pour mettre en lumière les responsables des viols sur les enfants d’une école du Kenya.
Ajay Banga n’a pas souhaité indemniser les victimes de peur de créer un précédent qui couterait cher à la Banque Mondiale. Bridge International Academies, finance des écoles au Kenya, en Ouganda, au Nigeria et en Inde. C’est la plus grande organisation d’écoles primaires au monde, avec environ 750 000 élèves.

Cette histoire de changement climatique est une vaste opération de blanchiment pour entretenir une bulle spéculative pour enrichir les fonds spéculatifs et financer des opérations secrètes des réseaux pédocriminels.

Oxfam révèle que jusqu’à 41 milliards de dollars de financements climat ne figurent pas dans les bilans de la Banque mondiale
17 octobre 2024

Une nouvelle étude publiée aujourd’hui par Oxfam en amont des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) pointe du doigt la mauvaise tenue des registres comptables de la Banque mondiale. Le rapport d’Oxfam révèle que jusqu’à 41 milliards de dollars de financements climat, soit près de 40 % de l’ensemble des fonds climats fournis par l’institution financière internationale ces sept dernières années, ne figurent pas dans les bilans de l’institution.

Oxfam a réalisé un audit des financements climat du portefeuille de la Banque mondiale pour la période allant de 2017 à 2023. D’après cette étude, 24 à 41 milliards de dollars de financements climat ont disparus des bilans entre le moment où les projets auxquels ils ont été alloués ont été approuvés et le moment où ces projets ont été clos.

Aucun registre public clair n’indique à quoi ces sommes ont servi ni comment elles ont été utilisées, ce qui rend impossible toute évaluation des effets de ces investissements. On ignore même si ces fonds ont réellement été alloués à des initiatives axées sur le climat, destinées à aider les pays à revenu faible et intermédiaire à protéger leur population des effets de la crise climatique et à investir dans les énergies propres.

« La Banque mondiale adore fanfaronner sur les milliards de dollars qu’elle alloue aux financements climat, mais ces chiffres font référence aux sommes qu’elle prévoit de dépenser, ils ne reflètent pas les dépenses réelles encourues une fois qu’un projet est lancé », nuance Kate Donald, responsable du bureau d’Oxfam International à Washington, D.C. « C’est comme si vous demandiez à un médecin d’évaluer votre régime alimentaire en se basant uniquement sur votre liste de courses, sans vérifier quels aliments finissent réellement dans votre frigo ».

La Banque mondiale est le plus grand bailleur multilatéral de financements climat et représente à elle seule 52 % des flux totaux de l’ensemble des banques multilatérales de développement.

Les financements climat seront cette année au centre des discussions de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra en Azerbaïdjan (COP29). Il est prévu que les pays négocient un nouvel objectif mondial sur les financements climat : le nouvel objectif collectif quantifié (NOCQ). Les activistes pour le climat exigent que les pays du Nord global fournissent au moins 5 000 milliards de dollars par an de financements publics aux pays du Sud global en guise « d’acompte afin de rembourser leur dette climatique » à l’égard des pays, des personnes et des communautés du Sud global qui sont les plus touchés par les dérèglements climatiques, alors qu’ils en sont les moins responsables. Oxfam avertit que le manque de traçabilité concernant les dépenses pourrait entamer la confiance dans les initiatives portant sur les financements climat à un moment particulièrement critique.

« Les financements climat sont peu nombreux et, oui, on sait qu’ils sont difficiles à mettre en œuvre. Mais de là à ne faire aucun suivi des dépenses ? C’est plus qu’une bavure bureaucratique, c’est un abus de confiance grave qui risque d’entraver les progrès que nous devons réaliser cette année à la COP. La Banque mondiale doit agir comme si notre avenir dépendait de la gestion de la crise climatique, parce que c’est le cas », estime Kate Donald.

L’enquête d’Oxfam a montré qu’il était particulièrement difficile d’obtenir des informations élémentaires sur l’usage que fait la Banque mondiale des financements climat.

« Nous avons dû passer au crible des pages et des pages de rapports complexes et incomplets et, même là, les données étaient pleines de lacunes et d’incohérences. Le fait que ces informations soient aussi difficiles à consulter et à comprendre est très inquiétant. Nous ne devrions pas avoir besoin d’une équipe de chercheuses et de chercheurs professionnels pour savoir comment des milliards de dollars destinés à des initiatives pour le climat sont dépensés. Ces données devraient être transparentes et publiques, en particulier pour les communautés censées bénéficier des financements climat », conclut Kate Donald.

Oxfam

Télécharger le nouveau rapport d’Oxfam intitulé Climate Finance Unchecked (uniquement disponible en anglais).

En 2022, Oxfam a fait un audit du portefeuille des financements climat que la Banque mondiale a déclaré avoir fournis durant l’exercice 2020, d’une valeur de 17,2 milliards de dollars. Elle a découvert que ce montant pourrait être inférieur de 7 milliards de dollars aux chiffres déclarés.

Le réseau Climate Action Network International a appelé les gouvernements des pays du Nord à verser 5 000 milliards de dollars par an en guise d’acompte sur leur dette climatique.

Contact

Annie Thériault à Washington, D.C., États-Unis | annie.theriault@oxfam.org | +51 936 307 990

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