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Agnès Pannier-Runacher entre pétrole et transition écologique

mercredi 20 novembre 2024

Le gouvernement avait proposé un effort de 60 milliards d’euros dans son projet de budget pour 2025. Les politiques de la transition écologique sont impactées par une forte baisse du Fonds vert, des aides au véhicule électrique et du Fonds chaleur. Une économie subventionnée par nos impôts et qui ne rapporte rien, ne sert qu’à alimenter les fonds spéculatifs et les entreprises du secteur à majorités allemandes.

Ces 60 milliards représentaient plus du triple du budget 2023 sans que personne ne bronche tout en nous demandant de faire des économies sur le montant du budget 2025 à hauteur de 20 milliards.

« Notre pays se trouve dans une situation inédite et à un moment pivot. Nous sortons d’une crise sanitaire sans précédent et nous avons traversé une crise énergétique majeure. La guerre est en Europe et l’escalade au Moyen-Orient fait peser des risques pour notre économie. »
Antoine Armand, nouveau ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie

Ce montant fou s’est réduit pour passer à 42 milliards pour finir comme le budget 2023 à 19 milliards d’euros.
Agnès Pannier-Runacher avait averti que si son ministère n’avait pas « les moyens de son action » dans le budget 2025, elle « en tirerai les conclusions ».

Agnès Pannier-Runacher est toujours en poste et personne ne fait d’audit pour savoir où passe cet argent qui creuse encore plus le déficit du pays. L’opacité de la transition écologique n’est à l’heure actuelle pas soumise à un contrôle suffisant pour demander des efforts d’augmentation.
Fixé à 16,8 milliards d’euros pour 2025, le budget du ministère de la transition écologique est en dessous de ce que souhitait Agnès Pannier-Runacher qui ressemble plus à une lobbyiste qu’une élue de la république.

Selon le site d’information Disclose, Agnès Pannier-Runacher est liée à une société détenue par son père et ses enfants mineurs. Baptisée Arjunem, l’entreprise familiale partage des intérêts financiers avec Perenco, numéro 2 du pétrole en France, et détient plus de 1 million d’euros dans des paradis fiscaux. Malgré le risque de conflit d’intérêts, la ministre de la transition énergétique n’a jamais rendu publique son existence.

La ministre de la Transition énergétique a démenti tout lien avec la société pétrolière Perenco, il « n’y a rien de dissimulé, rien de caché ».

Agnès Pannier-Runacher dit qu’elle n’a « pas à déclarer cette structure », puisque la loi n’oblige pas à déclarer les intérêts de ses enfants.

Agnès Pannier-Runacher a eu plusieurs conflit d’intérêts avec comme exemple la société Bourbon, leader des services maritimes aux plateformes offshores, dont elle fut administratrice et présidente du comité d’audit. Une entreprise dont l’un des clients n’est autre que la pétrolière Perenco qui travaille avec son papa.

Bercy annonce un montant « inédit » du budget vert en 2025

Le projet de loi de finances 2025 prévoit un montant « inédit » de dépenses de l’État dites « favorables » à l’environnement, a déclaré le ministère de l’Économie lors de la présentation ce 22 octobre du « budget vert ».
rapport

Annexé au projet de loi de finances (PLF) depuis 2021, le « budget vert » évalue l’ensemble des 575,5 milliards d’euros de dépenses budgétaires et fiscales inscrites dans le PLF 2025 et les classe en quatre catégories - « favorables », « neutres », « mixtes » ou « défavorables » - en fonction de leur impact sur l’environnement. Contrairement aux éditions précédentes, le rapport rendu public ce 22 octobre ne comporte pas de partie dédiée aux financements de la transition écologique. Cette présentation de l’ensemble des financements, à la fois publics et privés, mobilisés en faveur du climat a été remplacée par la publication du rapport relatif à la Stratégie pluriannuelle de financements de la transition écologique, a précisé Bercy.

Plus de 42 milliards d’euros de dépenses favorables à l’environnement

Selon le rapport sur le « budget vert », les dépenses favorables à l’environnement atteindront en 2025 un montant de 42,6 milliards d’euros contre 40,5 milliards en 2024. Le ministère de l’Économie estime qu’elles ont augmenté de 35% entre 2022 et 2025, hors mesures de relance. Les dépenses défavorables ont, quant à elles, diminué de 15% entre 2022 et 2025, a-t-il indiqué. Parmi les dépenses favorables à l’environnement pour 2025, en hausse de 2,1 milliards par rapport à 2024, on retrouve le « soutien à la production d’électricité renouvelable en métropole » ou le « soutien à la rénovation énergétique des logements privés et des bâtiments publics ».

Des dépenses « brunes » appelées à diminuer

En 2024, les dépenses défavorables à l’environnement ou « brunes » atteignent 9,6 milliards d’euros, contre une prévision à 8,1 milliards d’euros pour 2025, selon le ministère de l’Économie. Elles concernent le secteur des transports à hauteur de 3,5 milliards d’euros, en raison notamment de taux réduits sur les carburants dans certains secteurs professionnels.

Certaines dépenses sont « non cotées » par le « budget vert » en raison d’un manque de données permettant d’évaluer leur impact environnemental - c’est par exemple le cas des dépenses numériques liées à la dématérialisation des services publics – et/ou du principe de libre emploi des crédits attribués comme c’est le cas pour la plupart des concours financiers de l’État aux collectivités territoriales, « qui leur sont versés globalement, sans affectation précise (…) et dont la connaissance de la dépense finale est insuffisamment connue pour permettre une cotation des concours versés », note le rapport.

Dépenses « neutres » : 75% du périmètre étudié

Quant aux dépenses « neutres », elles représentent « 75% du périmètre étudié dans le cadre du budget vert » et concernent les « politiques de l’emploi », « l’éducation », « les retraites » et les « missions régaliennes de l’État » (Défense, Justice, Police et Gendarmerie nationales).

Tout en saluant l’« effort de transparence » de l’État, la Cour des comptes avait, dans un rapport(Lien sortant, nouvelle fenêtre) publié en juillet 2023, relevé « les limites » de cet exercice du « budget vert », « seules 10% environ des dépenses » faisant l’objet d’une cotation environnementale « non neutre ». Cela interroge « le caractère opérationnel » du document pour les décideurs publics à court terme, avait relevé la Cour.

Banque des territoires

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