L’Ecole comme instrument du nivellement social
Concernant l’enseignement du français, les Nouveaux Programmes précisent que la priorité est de privilégier ’’ la maîtrise de la langue française par une pratique renforcée de la lecture, de l’écriture et de l’expression orale’’. En fait, rien de bien nouveau si ce n’est que les enseignants devront s’adapter au niveau de leurs élèves, niveau qui ne cesse de baisser. Même si certains élèves souffrent d’illettrisme, ils passeront pour la plupart en Sixième car l’objectif principal de ces nouveaux programmes est de ’’ réduire les inégalités scolaires dès l’entrée au collège ’’, c’est un projet politique qui prend le pas sur la transmission du savoir enseigné à l’Ecole.
Le constat admis d’un effondrement
Si le niveau des élèves baisse, les nouveaux programmes appelés I.O ( Instructions Officielles), s’adaptent en transformant les contenus en peau de chagrin : les objectifs sont de plus en plus modestes. Soyons justes cependant, ces programmes officiels, ne portent pas l’entière responsabilité de ce déclin dont chacun s’efforce d’analyser les causes. Pour la Gauche, cela vient du manque de moyens (classes surchargées, pas assez d’enseignants …). Pour la Droite, les enfants d’origine étrangère, issus de classes sociales défavorisées, font baisser le niveau. Quant aux médias, ils dénoncent la concurrence déloyale des moyens informatiques face au livre ( Internet, smart phone …). A première vue n’ont-ils pas tous un peu raison ?
L’Ecole mise au service de l’idéologie
Mais la cause principale n’émanerait-elle pas plutôt de cette idéologie destructrice résumée dans ces paroles de l’Internationale de E. Pottier :
- ’’ Du passé faisons table rase ’’
Adieu donc les méthodes d’enseignement efficaces de nos aïeux : les enfants sont soumis à de nouveaux démiurges, des enseignants formatés par des supérieurs pour qui l’idéologie collectiviste prime sur la pédagogie ; ainsi, l’idéologie de Mai 68 promeut l’effacement du maître devant l’élève, et impose la découverte des règles morphologiques du français par l’élève lui-même, vaine utopie qui met l’enfant en difficulté. Afin que l’abaissement du maître devant l’enfant ne fût pas qu’un vain mot, l’Education Nationale fit même supprimer les estrades, le prestige du savoir ne devait plus offenser l’ignorance, qu’importe si les élèves du dernier rang ne pouvaient plus, ni le voir, ni l’entendre.
L’argumentation, source d’éveil de la pensée libre chez l’enfant
Le bannissement de l’apprentissage par cœur des conjugaisons et des règles d’orthographe, est à la racine des difficultés d’une génération à maîtriser sa propre langue. Oublié aussi dans les premières années du collège, l’apprentissage de l’argumentation, pourtant fondamental alors que la littérature est essentiellement argumentative pour l’éveil d’une pensée libre. Comment comprendre les Fables de La Fontaine, si l’on n’aborde pas l’argumentation (notamment dans les apologues) ?
Comment comprendre le théâtre de Molière, de Marivaux, où les personnages ne cessent de s’affronter, maniant leurs arguments comme des épéistes ? Comprendre les différents mécanismes de l’argumentation permet à l’élève de penser par lui-même et non au travers des mots d’un autre, mais aussi de déceler une fausse argumentation synonyme dans certains cas de ’ propagande ’. Et les sophistes d’aujourd’hui qui excellent dans l’art de prendre en main les jeunes cerveaux via les medias pour former des êtres dociles, ont bien compris que l’enseignement de l’argumentation au collège prépare les esprits à résister à toute forme d’endoctrinement. Tout commence donc à l’Ecole.
La Boétie a écrit :
’’Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ’’.
Ce que l’on croyait être les causes principales du niveau médiocre de l’enseignement ne seraient-elles pas plutôt les conséquences d’un système collectiviste savamment orchestré afin d’abrutir les masses et de les rendre serviles ?
Le collectivisme contre la Famille
S’arrêter sur un constat aussi amer ne sert à rien si des solutions ne sont pas avancées et elles sont nombreuses. Ne considérez pas comme passéistes ou ’ réac ’ ceux qui ont encore une once de bon sens. La nouveauté ne saurait être systématiquement une valeur sûre : revenons à des méthodes d’enseignement qui ont fait leurs preuves.
- ’’ Aller du côté des anciens, c’est l’avenir ’’ a dit Michel Onfray.
Ainsi réhabilitons les notes, les classements, les leçons, ayons des objectifs ambitieux d’éducation, rétablissons l’autorité à l’Ecole, corollaire indispensable de l’Instruction Publique.
Rendons enfin aux parents l’autorité pleine et entière sur l’éducation de leurs enfants en voie de confiscation par les wokistes. Il n’est pas acceptable qu’un enfant puisse aujourd’hui changer de prénom et d’identité de genre sans que ses parents en soient informés ( voir note de bas de page). Il n’est pas acceptable que dans la vision collectiviste de l’Education Nationale un enfant puisse être soustrait à son environnement familial et affectif.
Faisons nôtres ces mots de Victor Hugo :
- ’’ L’Education, c’est la famille qui la donne , l’Instruction, c’est l’Etat qui la doit’’.
Note :
Citations extraites du BO n° 36 du 29 Septembre 2021 Ministère de l’Education Nationale
Si un jeune décide d’aborder la question de son identité de genre avec l’équipe éducative, lui-seul décide si ses parents doivent être informés :
’’ une communication avec les représentants légaux ne doit se faire qu’avec l’accord explicite de l’élève ’’ car ’’ la transidentité du jeune peut l’exposer à un sérieux risque de rejet ou de violence ’’ ( de la part de la famille ) [ ...]
’’ Dans le cas où le mineur apparaît en situation de danger dans son environnement
familial ou de vie, il peut être décidé de rédiger et de transmettre une information préoccupante à la cellule départementale ( CRIP ) ou de faire un signalement judiciaire auprès du Parquet des Mineurs ’’.
source : www.education.gouv.fr
Annie Grandjand pour Geopolintel













