Si les Américains ignorent la gratuité de l’enseignement universitaire en Europe, les étudiants européens ignorent qu’ils seront dans l’obligation de recourir aux mêmes méthodes pour financer leurs études.
Démarrez dans la vie avec une dette est un fardeau qui génère du stress sur de longues années avant de finir de rembourser les prêts. Certains sont plus concentrés à rembourser qu’a étudier et le niveau d’échec augmente avec l’importance du montant emprunté.
La dette étudiante aux Etats Unis représente un montant de plus de 1700 milliards d’euros soit près de la moité du PIB français. Un diplômé américain partira sur le marché du travail avec une dette qui avoisine les 100 000 dollars.
L’accès à l’université va devenir compliqué surtout si cela concerne les grandes écoles. Nous prenons le risque de laisser de jeunes talents sur le carreau au profit d’une élite qui peut financer le prix élevé de la scolarité de leurs enfants.
Etre étudiant signifiera être en dette sans avoir commencé à gagner le moindre euro sauf si l’étudiant enchaîne des petits boulots qui se greffent sur leur temps d’étude.
Selon l’IFOP, la précarité étudiante est préoccupante en 2024.
La précarité alimentaire demeure bien ancrée dans la population étudiante en 2024
Les résultats de la nouvelle édition du baromètre témoignent d’une situation de précarité alimentaire sévèrement ancrée dans la population étudiante. En 2024, plus d’un tiers des jeunes interrogés déclare sauter souvent ou de temps en temps un repas par manque d’argent (36%, une proportion stable par rapport à 2023). C’est 7 points de plus que la moyenne nationale (29% en 2023) : un écart significatif qui témoigne d’une problématique spécifique au sein de cette population. Ce phénomène concerne tout particulièrement les étudiants qui travaillent en parallèle de leurs études (47%) et ceux en situation de précarité accompagnés par l’association COP1 (60%). Bien que les restaurants universitaires offrent une solution potentielle à cette précarité alimentaire, seuls 54% des étudiants les fréquentent régulièrement. Plusieurs obstacles expliquent cette sous-utilisation : l’éloignement géographique (23%), les files d’attente excessives (17%), et des tarifs jugés trop élevés (13%). La fin de la généralisation des repas à 1€, mesure mise en place pendant la crise du Covid-19 et désormais réservée aux boursiers, a peut-être accentué ces difficultés. Face aux problèmes pour boucler la fin du mois, les étudiants mettent en place des stratégies plurielles : cela peut passer par une adaptation de leurs menus avec des recettes moins coûteuses (pour 58%), une réduction de portions et de quantité (43%), ou même un recours à l’aide alimentaire (pour 18%). Signe d’une légère embellie, la proportion d’étudiants indiquant limiter ou renoncer à des achats alimentaires a légèrement reculé entre 2023 et 2024, même si elle se maintient à un niveau élevé (41% contre 49%).
Dans le même temps, la hausse des prix a poussé ces jeunes à faire des concessions sur des activités généralement bénéfiques pour le bien-être mental à cet âge : 1 étudiant sur 2 a été contraint de réduire ses dépenses de divertissements et de sorties (autant d’occasions propices à la socialisation et aux rencontres). La détresse psychologique demeure ainsi plus importante chez les étudiants par rapport aux Français de manière générale : 41% déclarent qu’il leur arrive fréquemment de se sentir seuls, soit plus du double de la moyenne nationale (19% en 2021). A cet égard, la question de la solitude étudiante apparait comme un angle mort des politiques publiques. Loin de l’image d’Epinal d’une solitude liée au grand âge, les données de l’enquête montrent qu’il s’agit au contraire plutôt d’un problème qui concerne les jeunes.
De surcroît, les sentiments négatifs dominent parmi les étudiants : 64% indiquent ressentir des émotions négatives contre 36% des émotions positives. On notera en revanche un léger recul des émotions négatives exprimées par les étudiants : – 6 points par rapport à l’enquête de 2023. Le recours à un psychologue au cours de l’année écoulée concerne près d’un quart des étudiants (23%). Parmi eux, 37% ont consulté par le biais du dispositif « santé psy étudiants », soit près de 9% du total des étudiants qui en auraient bénéficié. Le manque de notoriété du dispositif constitue la raison première d’un non-recours (55% n’avaient pas connaissance de cette initiative). De surcroit, on notera que la proportion d’étudiants se déclarant suffisamment informés à l’égard des aides psychologiques recule par rapport à 2024 avec seulement 45% qui se déclarent bien informés (contre 51% en 2024). Outre l’élargissement du dispositif à plus de professionnels, un travail de communication pourrait être réalisé pour mieux faire connaitre le dispositif.
Prêt étudiant garanti par l’État
Emprunter de l’argent pour financer ses études peut également être une option - si vous êtes susceptible d’occuper, à terme, un emploi bien rémunéré. L’Etat peut se porter garant de votre prêt, afin de faciliter son obtention.
Qui est concerné ?
Le prêt étudiant est ouvert à l’ensemble des étudiants sans conditions de ressources et sans caution parentale ou d’un tiers. Avec la possibilité de rembourser l’emprunt de manière différée.
Quelles conditions pour être éligible à ce prêt ?
- être inscrit dans un établissement en vue de la préparation d’une certification ou d’un concours ou d’un diplôme de l’enseignement supérieur français ;
- être âgé de moins de 28 ans ou être mineur émancipé à la date à laquelle le prêt a été contracté ;
- être de nationalité française ou posséder la nationalité de l’un des États membres de l’UE ou de l’EEE à condition de justifier d’une résidence régulière ininterrompue en France depuis au moins 2 ans au moment de la conclusion du prêt.
Comment ça fonctionne ?
Les étapes de votre demande de prêt étudiant
- Se connecter et solliciter une demande d’attestation sur la plateforme dédiée
- Renseigner les données nécessaires afin d’obtenir l’attestation de pré-éligibilité à transmettre à la banque partenaire sélectionnée
- La banque partenaire se connecte sur la plateforme afin de vérifier les informations que vous avez transmises et valider ou non la demande le cas échéant
- En cas d’éligibilité de votre demande, la banque peut, sous réserve de l’étude du dossier, octroyer ou non le prêt
- Si toutefois la plateforme connaît un dysfonctionnement, vous pouvez vous rendre directement à la banque pour solliciter le prêt
Les banques partenaires
Le dispositif est disponible auprès des banques actuellement partenaires : la Société Générale, le Crédit Mutuel, le CIC, la Banque Postale et la BFCOI.
Les caractéristiques du prêt étudiant
Le mécanisme de garantie repose sur un fonds de garantie dont la gestion a été confiée à bpifrance. Sa vocation : encourager les organismes financiers, qui prennent l’initiative de financer la vie des étudiants, en leur accordant une garantie partielle des prêts effectués.
Attention : ce dispositif ne crée pas un droit au crédit pour les étudiants. Pour ne pas favoriser les situations de surendettement des familles, les banques conservent un pouvoir d’appréciation dans le choix final des bénéficiaires au vu du dossier constitué par les intéressés à l’appui de leur demande.
La durée du prêt ne peut être inférieure à 2 ans. Cependant, il est possible de faire un remboursement anticipé. Les remboursements ne peuvent pas être différés au-delà de 10 ans après la date de contraction du prêt.
Le remboursement différé peut être prévu, à la signature du contrat :
- dans le cadre d’une franchise partielle : le capital du prêt est à rembourser à la période prévue au contrat, en général à la fin des études. Seuls les intérêts sont réglés dans un premier temps.
- dans le cadre d’une franchise totale : le remboursement du capital et des intérêts se font à la période prévue à la signature du contrat, en général à la fin des études.
L’État se porte garant pour chaque contractant à hauteur de 70 % du montant total du prêt, hors intérêts. Les 30 % restant sont pris en charge par les banques.
En résumé, les caractéristiques du prêt
- Sans caution personnelle ni conditions de ressources
- Pas de garantie parentale ni d’un tiers
- Montant maximum : 20 000 euros
- Durée minimale : 2 ans
- Remboursement en différé possible













