Si Macron veut opérer un redressement stratégique, ce ne sont que des ruines de la république qu’il laissera derrière lui. Et ce n’est pas en provoquant, comme il est coutumier, que le 10 septembre représentera un tremplin pour durcir la rapport de force avec les Français.
Le budget de défense porté à 3,5 % du PIB, contre les 2 % actuels, représente une ambition trop déconnectée du réel, l’ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ne pourra pas boucler le budget 2026 dans les mêmes circonstances. Doubler le budget du ministère des armées, passant de 50 milliards à 100 milliards est une mission impossible.
L’Armée française est en faillite tout comme le gouvernement.
Si nous ne sommes pas en guerre, et que nous ne sommes plus en paix, nous sommes toujours en faillite quel que soit le ministère et quel que soit le Premier ministre.
La priorité de Lecornu en tant que Ministre des Armées était de « Réfléchir à ce que doit être l’armée ukrainienne à l’avenir. Repartir du principe que la première des garanties de sécurité reste l’armée ukrainienne et que nous refuserons toute forme de démilitarisation de l’Ukraine. » « Comment, nous, forces armées européennes, pouvons-nous donner de la crédibilité à des discussions diplomatiques qui devront incontestablement s’inscrire dans la durée ? ».
Construire la défense européenne tout en poursuivant l’économie de guerre française est un challenge qui relève de la chimère.
Le piège tendu par Donald Trump fonctionne à merveille pour écrouler le système mondialiste européen en forçant la France, comme tous les pays membres de l’OTAN, à consacrer 5% du PIB du pays pour assurer le fonctionnement de l’alliance atlantique.
Comment peut-on nommer un ministre qui laisse derrière lui des incertitudes et des caisses vides pour boucler un budget qui doit prendre en compte la défense européenne, l’OTAN et la France ?
S’il n’y a plus un kopeck, comme on dit dans les couloirs du ministère de Lecornu, on ne va pas faire pousser des billets dans les jardins de l’Elysée.
La seule solution consisterait à créer le chaos pour que Macron prenne les pleins pouvoirs avec l’article 16 de la Constitution française.
Mais Berçy et le lobby financier ne semblent pas en mesure d’accepter cette solution avec les 40 milliards d’économies obligatoires pour 2026. Le ministère des Armées s’est vu refuser le remboursement de 1,2 milliard d’euros de surcoûts de 2024.
Et le pire se trouve dans la folie expansionniste de Macron et de Lecornu en fous de guerre :
« Le problème de nous autres, Européens, c’est que, parfois, nous sommes myopes. Nous voyons de près et prenons les menaces les unes après les autres, de manière scolaire. Ce n’est pas parce que l’Ukraine et la Russie nous préoccupent beaucoup qu’il ne faut pas parler d’Iran, ni des stratégies nord-coréennes, ni, de manière plus globale, de ce qui se passe dans l’Indopacifique ».
L’Empire va nous mener à notre perte et c’est tant mieux, la France est un « nain de guerre » et personne n’arrive à raisonner le duo de l’Elysée et de Matignon.
Nous avons atteint un niveau de fragmentation qui dépasse la réalité par une gouvernance de la France qui s’apparente à un suicide, avec un exécutif qui ne vit que dans la virtualité des ordres de la dernière chance.
Si nous devons penser à l’international, nous ne pensons plus au plan national.
La « grande muette » est en faillite à force de mener une guerre à crédit avec les caisses de l’Etat qui sont vides de sens et de finances.
Lecornu était responsable de la stratégie d’économie de guerre, voulue par Macron dès 2022, et devra affronter le risque de délester les programmes vitaux du pays au profit des marchands d’armes de l’OTAN.
Le dispositif ProMilès a été créé à cet effet, après l’intervention russe en Ukraine en juin 2022. Cet accord provient de l’État-major des Armées et du MEDEF. Son objectif était de créer une association du monde économique et de l’armée et mailler le complexe militaro-industriel jusqu’à l’échelon local.
Les banques françaises ont soutenu l’industrie de la défense à hauteur de 37 milliards d’euros, avec des crédits, et « sont pleinement mobilisées pour financer les besoins attendus du secteur ».
Ce montant provient des six grands groupes bancaires français : BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE (rassemblant notamment les Banques populaires et les Caisses d’épargne), le Crédit Mutuel et la Banque postale.
Après tout, est-ce à la France d’endosser la responsabilité de vouloir gagner la guerre en Ukraine ?
Si notre politique nationale garde comme seul objectif de maintenir l’aide militaire à l’Ukraine il sera très aléatoire de maintenir la promesse de Paris, pour assurer un soutien viable dans la durée en accompagnant la base industrielle ukrainienne, sans compromettre sa propre armée.
La réalité est tombée avec la démission de Bayrou, et reste entretenue avec la nomination de Lecornu.
La France n’est plus un Empire. Elle est devenue une péripatéticienne de rue, qui vend ses propres ressources au plus offrant au détriment des français qui paient de plus en plus la mégalomanie du Président.













